Dans La Croix Recueilli par Héloïse de Neuville, le 15/2/2023
Faut -il continuer à lire Jean Vanier ? Gwennola Rimbaut, professeure de théologie pratique à la faculté de théologie de l'Université catholique de l'Ouest (UCO), a effectué une analyse théologique critique de nombreux ouvrages de Jean Vanier pour la commission indépendante de L'Arche. Elle a tenté de démêler les éléments déviants de ses aspects plus authentiques. A lire ici :
https://ahp.li/886fb6238bfcca38318c.pdf
*****************************
La parabole des cinq doigts de la main : le discours de François aux jeunes du Congo
6 février 2023 à Garrigues et Sentiers
"Je voudrais vous demander, pendant quelques instants, de ne pas me regarder, mais vos mains. Ouvrez les paumes de vos mains, fixez-les yeux. Mes amis, Dieu a mis entre vos mains le don de la vie, l'avenir de la société et de ce grand pays..."
A lire ici :
**********************
*Institut des Sciences et Théologie des Religions
https://ahp.li/d20d55cdd3eb0db88324.pdf
***************************
Ce qui faisait la joie de Jésus, c’était de voir des femmes et des hommes qui,
enfin, naissaient à eux-mêmes et se découvraient capable du meilleur.
La sève de l’Évangile fait porter de beaux fruits là où le cœur s’ouvre
aux humbles.
L’Esprit saint continue d’irriguer notre Église en marche vers le synode.
Nous avons une source intérieure qui coule en chacun(e) de nous.
Une source qui jaillit continuellement en nous.
Prêtons l’oreille au doux murmure de cette source rafraîchissante
qui étanche notre soif.
Quand un jour nouveau commence, mes premières paroles ne varient pas:
«Viens Esprit Saint, viens dans mon cœur, je t’aime.»
***************************
Par Mgr Jacques Gaillot in St Merry hos les murs
https://saintmerry-hors-les-murs.com/2022/10/19/laissons-nous-surprendre-par-lesprit/
******************
Le sacré est une notion complexe. N'étant ni anthropologue, ni sociologue ou ethnologue, je suis surtout intéressé par l'usage qu'en fait la révélation chrétienne. Que devient cette notion de sacré quand elle est reprise dans la foi chrétienne ? La révélation chrétienne reprend les données religieuses mais les retravaille selon son génie propre, du moins est-ce là ce que l'on est en droit d'attendre de la réflexion théologique. La révélation chrétienne ressaisit et transforme le fond religieux de l'homme. Le christianisme est d'une certaine manière « la religion de la sortie de la religion » comme le dit Marcel Gauchet 1.
La société sécularisée est très embarrassée de cette notion. Ainsi on nous parle de...
https://ahp.li/05dd4a4fa71adfeaedda.pdf
********************
Dans le clip desBlack Eyed Peas« Ring the Alarm »sorti en 2018, le chanteurWill.i.amapparaît dans une église, entre deux vitraux,
pour entonner ce refrain à la fin du morceau :
Je suis à fond avec Jésus et je roule avec les apôtres/
On a ce grand amour, cet amour qui est colossal (...)
On a ce grand amour, cet amour poids-lourd /
Attends, attends, c'est ça l'évangile
En réécoutant ce vieux son,on s’est posé une question simple,
basique : en fait, d’où vient le mot « évangile » et que signifie-t-il ?
Réponse aujourd’hui sur le site de PRIXM, ici:
***********************
Pourquoi Abram devient-il Abraham ?
Quelle est la différence entre ces deux noms ?
Que signifie « Abraham » ?
Quel est le sens d’un changement de nom dans la Bible ?
A lire sur l'excellent site PRIXM avec le lien suivant :
Photo : Arant de Gelder (1645-1727), Abraham et les Anges Museum Boijmans à Rotterdam
****************
In Garrigues & Sentiers par José Antonio Pagola
https://ahp.li/41aa5cc8df3182c87644.pdf
****************
Cet article s’interroge sur le type d’organisation que Jésus a voulu pour ses premières communautés (1). S’il est difficile, voire impossible, de connaître les intentions du Jésus historique (2) il est par contre possible de voir quel type de leader il a refusé d’être et en conséquence quel type de communauté il a refusé.
A lire ici :
https://ahp.li/90181de149ee30a300de.pdf
********************
Les Évangiles peuvent-ils servir de socle à une réflexion sur la gouvernance dans l'Église ? ML Durand, théologienne, exégète, auteure de «Le roi déçu, l'exercice compliqué de la gouvernance», relit la parabole du festin des noces du fils d'un roi un peu trop autoritaire…
Des croyants s'interrogent : si Dieu pardonne tout, pourquoi dit-on que beaucoup seront appelés, mais qu'il y aura peu d'élus (Matthieu 22, 14) ? La miséricorde divine serait-elle limitée ? La réponse du P. Thierry Lamboley, jésuite.
Alors que se prépare un synode sur la synodalité de l'Église, beaucoup se demande pourquoi l'Église n'est pas plus démocratique. L'Église s'est longtemps accommodée du modèle hiérarchique, société inégalitaire avec des clercs qui décident et des laïcs qui obéissent, prononcée par un souverain pontife. Est-ce encore tenable ? Sylvain Gasser, assomptionniste.
https://ahp.li/025205403a7282951986.pdf
**********************
Vu sur le site de N.S.A.E. (Nous Sommes Aussi l'Eglise)
Ce texte, repris de la revue Panorama de décembre 1967,
est présenté ainsi par Jean Lavoué [1] :
"Cadeau reçu de la part de Joseph Thomas à l'occasion du 42 anniversaire de la mort de Jean Sulivan.
Envie de le transmettre à mon tour.
Joseph est allé dénicher dans un ancien numéro de la revue Panorama de Noël 1967 cette improbable pépite qu'avec humour Sulivan intitule de façon désuète : « Essai de sermon ».
C'est en relisant les sermons du « jeune homme Maître Eckhart » qu'il faudrait imaginer la force du printemps qui se cache derrière ce titre singulier. « À propos de la peur de vivre et pour encourager à l'Espérance » est un texte long, sans doute possiblement compatible avec la fuite en avant que constitue souvent notre fréquentation des réseaux sociaux. Mais je sais que beaucoup font cependant leur nourriture de ce qu'ils peuvent y trouver parfois d'exigeant. On y reconnaît d'un seul trait l'oeuvre et le style de Sulivan, tout l'art spirituel qui affleure à chaque page de ses livres."
Lire le texte ici :
https://ahp.li/11f7149631d434c9bcdc.pdf
Voir aussi "Sous le vent de Sulivan" ici :
https://nsae.fr/2021/09/16/sous-le-vent-de-sulivan/
*************************
1. L'homme et son itinéraire avant le Concile Vatican II (1900-1960)
2. La pensée de Marcel Légaut sur Vatican II et l'Eglise catholique de l'après-concile
par Jacques Musset
A lire ici : https://ahp.li/0f64d7a7d07b329e92ef.pdf
*********************
LES DÉBATS DE SAINT-MERRY-HORS-LES-MURS MINISTÈRES, CHARISMES ET POUVOIR AVEC ROSELYNE DUPONT-ROC ET ANTOINE GUGGENHEIM
À la veille du synode sur l’Église, il est plus que jamais urgent de s’interroger sur l’articulation entre charismes, ministères et pouvoir, telle qu’elle est vécue dans nos communautés chrétiennes. Car le cléricalisme, cette « caricature de la vocation reçue », ainsi que le dénonce le pape François, est toujours à l’œuvre. Et avec le cléricalisme, les abus de toutes sortes, comme le démontre l’histoire récente.
Par quels détours dans l’histoire de l’Église est-on arrivé à la confusion, et à l’assimilation en une seule, de ces deux réalités antinomiques, ministère et pouvoir ?
Et, pour poser le problème à la racine, qu’en est-il des charismes et des ministères à l’origine du christianisme, dans l’Église naissante ?
Si la synodalité « n’est autre que le “marcher ensemble” du troupeau de Dieu sur les sentiers de l’histoire à la rencontre du Christ Seigneur », peut-elle servir d’antidote à la tentation récurrente de confondre ministères et pouvoir ?
Autant de questions que nous aborderons lors du débat de Saint-Merry Hors-les-Murs, avec :
Roselyne Dupont-Roc, helléniste et bibliste,
et Antoine Guggenheim, théologien,
codirecte
AVoir ici :
https://www.youtube.com/watch?v=qNMdSbZxDuw
urs de l’ouvrage Après Jésus. L’invention du christianisme, Albin Michel, 2020. Introduction : Guy Aurenche Animation : Pietro Pisarra
Les psaumes sont les prières qui rythment la vie des moines. Dans un roman retraçant sa rencontre avec les moines d’une abbaye pyrénéenne, Pierre Adrien nous offre une page lumineuse sur la poésie qui émane d’un moment hors-temps, durant la prière des complies le soir :
« Dans la chapelle, Pierre est en prière, la tête abritée sous la capuche de son habit. Ainsi que le vieil Albert, les yeux clos, toujours assis à la même place. Le silence néglige la pluie et son vain bruit.
Où donc aller loin de ton souffle ? Où fuirais-je loin de ta face ? Je gravis les cieux : tu es là ; Je descends chez les morts : te voici.
Dans une langue accidentée, les psaumes sont chantés. Oh, c’est une prière bien pauvre et maladroite, cette poésie des hommes vers Dieu. Mais voilà une paix retrouvée après la nuit et ses colères. Ici, les mots sont un premier pas. Les psaumes leur donnent une magnificence. Pas un qu’ils laissent au hasard.
J’avais dit : « les ténèbres m’écrasent ! » Mais la nuit devient lumière autour de moi. Même la ténèbre pour moi n’est pas ténèbre, Et la nuit comme le jour est lumière !»
Pierre Adrien,Des âmes simples,Paris, Gallimard, 2019
A lire sur le site de PRIXM /
***********************
https://ahp.li/a3735bf4cf899800989a.pdf
Si le célibat a renforcé la figure de l'évêque et du prêtre, il n'est en rien la clé de voûte du système clérical. Aussi, autoriser le mariage des prêtres ou l'accession des femmes à la prêtrise n'apportera aucun changement profond, estime Jacques Musset, ancien aumônier et essayiste, dans une tribune au «Monde».
Le 21 octobre, Danièle Hervieu-Léger, dont j'apprécie beaucoup les ouvrages, écrivait ici même que le célibat des prêtres était la clé de voûte du système clérical. Je préférerais « qu'il n'en est qu'une des manifestations éclatantes », ce qui est très différent. En effet, ce système est né antérieurement à l'imposition du célibat chez les évêques et les prêtres. Il incluait déjà l'organisation cléricale de l'Église et sa doctrine dogmatique officielle, les deux étant intrinsèquement liées.
Le système clérical est apparu vers la moitié du II siècle de notre ère. Jusqu’alors, l’animation des communautés chrétiennes se faisait d’une manière collégiale par les presbytres (étymologiquement les anciens ou les anciennes, au sens de sages) et les épiscopes (des gens chargés de vérifier le bon fonctionnement communautaire). À ces deux fonctions, on était désigné par les membres de la communauté. Au II siècle, cette animation a été accaparée par une seule personne masculine : un épiscope. Ainsi est né l’épiscopat monarchique, tel qu’il existe toujours dans le catholicisme et l’orthodoxie.
Verrouillage datant du concile de Trente
Ces épiscopes (évêques), désormais chefs des communautés, ont pensé leur responsabilité à l’image du sacerdoce juif. Ils l’ont sacralisé et justifié en faisant appel à des textes évangéliques lus de manière littérale (Matthieu 16, 17-20 ; 18, 15-18, 28, 18-20 ; Luc 22, 14 ; Jean 20, 22-23) et interprétés comme une mission reçue de Jésus ressuscité lui-même, confiée d’abord aux apôtres puis à leurs successeurs, les évêques.
Or, nous savons très bien par les recherches exégétiques que ces textes ne sont pas des récits à prétention historique et qu’ils ne fondent pas un régime hiérarchique dans les communautés chrétiennes introduisant la division clercs-laïques, les premiers disposant de tous les pouvoirs, les seconds ayant pour vocation de leur obéir en tout dans le domaine de leur vie spirituelle.
Ce n’est pas tout. Les évêques, en définissant la vraie foi chrétienne aux IV et V siècles dans les premiers conciles et en l’imposant dans toute l’Église au sein de l’Empire romain, qui l’a adopté à la fin du IV siècle comme religion officielle, bouclaient la boucle dans l’appropriation par l’épiscopat monarchique des trois pouvoirs exclusifs, tous sacralisés : l’enseignement et l’interprétation de la vraie foi, la présidence de l’eucharistie valide (puis des sacrements), le pouvoir de gouvernement et de coercition. L’imposition du célibat est venue ensuite par paliers successifs, et le verrouillage s’est terminé au concile de Trente, au XVI siècle.
Si le célibat a renforcé la figure de l’évêque et du prêtre comme personnage sacré, détenant des pouvoirs venant du Christ et de Dieu et intermédiaire obligé entre le ciel et les fidèles, il n’est ainsi pas la clé de voûte du système clérical, dont les éléments essentiels en précèdent l’apparition et la justification. En supposant que Rome autorise aujourd’hui le mariage des prêtres masculins et admette que les femmes peuvent désormais accéder à la prêtrise, rien ne serait changé fondamentalement dans le système, sinon que ce serait pour lui une chance supplémentaire de perdurer.
Une théologie du bonheur
Charles Wright me transmet ce billet qu’il vient de publier dans une revue de spiritualité ignatienne. Il plaide pour une « théologie agnostique », faillible, capable de dialoguer avec tous. C’est bien aussi ce que je recherche dans l’expression poétique. Il est l’auteur du magnifique récit de sa traversée à pied de l’Auvergne publié au printemps 2021 : « Le chemin des estives » (Flammarion)
Il n'y a pas que les hommes qui vieillissent. Le langage aussi subit les assauts du temps. A force d'être répétés, les mots s'usent comme des pièces de monnaie. Le christianisme n'échappe pas à ce flétrissement. Il ressemble à un vieux monsieur ridé qui ressasse de vieilles histoires que plus personne n'écoute.
Il faut être aveugle pour ne pas le voir :la religion chrétienne devient une langue morte. Nous prêchons des paroles, chantons des hymnes, célébrons des rites qui pour beaucoup de nos contemporains ne veulent plus rien dire. Ils ne se sentent plus concernés. Les discours de l'Eglise sont des paroles en l'air qui flottent au-dessus du réel, ne réfèrent plus à l'existence concrète des gens, aux enjeux de leur vie.
A ce rythme, les chrétiens passeront bientôt pour une tribu exotique, massée dans un petit îlot de l'archipel français, et articulant un patois dont des ethnologues tenterons de déchiffrer le sens. Après tout, est-ce si grave ? On est bien entre soi, on se comprend, on parle la même langue – avec leur jargon, leur « manière de procéder », les mouvements chrétiens n'échappent pas toujours à cette tentation de l'entre-soi, y compris dans la galaxie ignatienne... Sauf que ce n'est évidemment pasla vocation des chrétiens, appelés qu'ils sont à entrer en conversation avec le monde, donc à parler la langue de tous. Au 2e siècle, l'auteur de l'A Diognète le disait déjà : « Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements ».
« La théologie est sérieuse », écrit Rimbaud dans Une saison en enfer, suggérant l'insignifiance d'un discours qui a perdu sa puissance d'attraction. Les mots de la foi sont trop sages, trop lisses, trop ternes ; il faut faire entrer un peu de lumière et de vie dedans. Je vais choquer : c'est d'une bonne poussée d'hérésies, ces turbulences sémantiques, dont on a besoin ! Ces dernières sont souvent un signe de vitalité spirituelle, l'indice que souterrainement, des renouveaux s'esquissent, des expressions se cherchent, l'Esprit veut nous dire quelque chose.
François Varillon, qui n'était pourtant pas un révolutionnaire, disait qu'il faut « casser les mots » pour voir ce qu'il y a dedans... De fait, si j'étais pape, je plaiderais pour que la théologie se fasse au marteau. Je mettrais à la casse tous les mots qui se sont exilés du sens commun. Pour recharger ces derniers de signification, j'exhorterais les théologiens à sortir des bibliothèques, des notes de bas de page, des dédales conceptuels. C'est en gambadant sur les estives, en traînant dans les bars, en écoutant les désespérés, en se mettant à genoux, bref en contemplant la majesté du réel et en se tenant au plus près des questions existentielles, que la théologie deviendra une science humaine, c'est-à-dire une parole qui soit du côté des choses. On ne devrait rien écrire qui « ne puisse se murmurer à l'oreille d'un ivrogne ou d'un mourant », disait Cioran. Il faudrait brocarder cet aphorisme dans l'atelier des théologiens, des prêcheurs, des compositeurs d'hymnes ; peut-être l'Eglise retrouverait-elle alors un parler qui rayonne vraiment la vie divine, et donne aux hommes la force de vivre, de croire et d'aimer.
Si j'étais pape, j'étrennerais aussi une théologie agnostique. Il serait si beau de dire à nos contemporains que l'Eglise n'est pas infaillible, qu'elle ne sait pas tout, qu'elle cherche avec eux, en tâtonnant... Enfin j'ouvrirais le chantier d'une théologie du bonheur. Le christianisme, attesterait-elle, n'est pas une religion qui donne le bourdon, mais une religion solaire, un grand éclat de rire. Elle engage l'existence du côté de la joie et conduit à vivre intensément et haut.
(In Revue Vie chrétienne, novembre-décembre 2021)
Psaume 22(23) Photogra^hie E & E Matson (Washington) Domaine public