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Actualité de l'agriculture dans les Bouches du Rhône
Délégation des évêques au Salon de l' Agriculture
Salon de l’agriculture, des évêques à l’écoute du monde rural ( In "La Croix" 1er mars 2022) Une
délégation de cinq évêques s’est rendue au Salon de l’agriculture à Paris, lundi 28 février. Conduite par Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux et Lisieux, elle s’est inscrite
dans le contexte de la rencontre nationale du rural « Terres d’espérance », qui doit s’ouvrir le 22 avril à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme). Arnaud
Bevilacqua, le 28/02/2022 à 19:31N/CIRIC Il n’y a pas que les candidats à l’élection présidentielle qui déambulent dans les allées du Salon de l’agriculture, porte de Versailles
à Paris. Si ce lundi 28 février, Anne Hidalgo, Valérie Pécresse mais aussi Fabien Roussel sont venus échanger avec les agriculteurs, ces derniers ont aussi pu croiser une petite délégation (1) d’évêques
français. Conduite par Mgr Jacques Habert, évêque de Bayeux et Lisieux (Calvados), accompagnateur de la Mission en monde rural de la Conférence des évêques
de France (CEF), Mgr Bertrand Lacombe, archevêque d’Auch (Gers) Mgr Gérard Le Stang, évêque d’Amiens (Somme), Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles (Yvelines) et Mgr Matthieu Rougé, évêque
de Nanterre (Hauts-de-Seine), elle a poursuivi une « tradition » née en 2016. En 2018, pas moins d’une vingtaine d’évêques de tout le pays avaient passé la journée dans la « plus grande ferme
de France ». Présence « symbolique » Avant la visite, Mgr Habert justifiait cette présence «
symbolique » par la nécessité de s’informer « des évolutions, des recherches, des débats qui agitent le monde agricole dans notre pays » et de manifester « notre proximité
envers tous les acteurs du monde agricole ». Cette année, la visite en plus petit comité débute avec les chambres d’agriculture.
Reçus par le président de la chambre d’agriculture d’Île-de-France Christophe Hillairet, les évêques peuvent se réjouir d’entendre à quel point, l’Église catholique était
encore attendue dans le monde rural. Leur hôte exprime notamment son attente de prêtres en proximité avec la société civile, quand justement le père Charles-Henry Huguet, curé de la paroisse d’Ablis (Yvelines)
entre dans le stand. Répercussions du conflit en Ukraine en France, solidarité avec
les agriculteurs ukrainiens, inquiétude sur la filière bio, les sujets abordés sont nombreux et les questions et remarques des évêques fusent. Avant de se quitter, le président de la chambre d’agriculture d’Île-de-France
redit combien la présence de cette délégation interpelle dans le bon sens au milieu des allées du salon de l’agriculture. Connaissance des problématiques
du monde agricole Sur le stand de la Coopération agricole, qui regroupe quelque 2 300 coopératives agricoles en France, les évêques sont accueillis par Dominique
Chargé, son président. Prenant très au sérieux cette délégation épiscopale, il expose avec conviction les valeurs de l’instance représentative. Par
leurs questions, les évêques témoignent de leur connaissance des problématiques du monde agricole à l’image de Mgr Lacombe qui s’intéresse à la filière canard dans le Gers. En fil rouge, des
interventions, ils expriment aussi leurs inquiétudes quant au difficile renouvellement des générations dans les exploitations. La visite se poursuit avec notamment un arrêt
à l’Union nationale des Maisons familiales rurales et à la Ferme digitale qui regroupe des start-up du monde agricole avant un temps dans le pavillon consacré « aux produits et saveurs de France ». La journée doit
se clôturer par une messe à la paroisse Saint-Antoine-de-Padoue, à deux pas de la porte de Versailles. Cette visite des évêques au Salon de l’agriculture
s’inscrit cette année dans le contexte de la rencontre nationale « Terres d’espérance » qui aura lieu les 22, 23 et 24 avril à Châteauneuf-de-Galaure (Drôme). Voulue par les évêques, elle
vise à rassembler des chrétiens - 800 personnes sont attendues - qui habitent les espaces ruraux en France. L’objectif de cet événement, repoussé en raison du Covid, est de montrer que l’Église reste présente
dans le monde rural. (1) Le père Joël Morlet, délégué national pour la mission en monde rural de la CEF et le père Jean-Christophe Meyer, secrétaire
général adjoint de la CEF participaient également à la visite. À découvrir Les
évêques de France s’alarment de la détresse des agriculteurs
Procès TERRA FECUNDIS devant le Tribunal judiciaire de Marseille
Récit de Jean-Yves Constantin "L’audience de ce procès s’est tenue du 17 au 22 Juin devant la 6ème chambre bis correctionnelle du
Tribunal judiciaire de Marseille, et plus précisément devant la Juridiction Inter Régionale Spécialisée (JIRS). Les juridictions interrégionales spécialisées
(JIRS) regroupent des magistrats du parquet et de l’instruction possédant une expérience en matière de lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière dans des affaires présentant
une grande complexité. La JIRS a été saisi par l’Office central de lutte contre le travail illégal et a rassemblé des dossiers en provenance de différentes juridictions
pour la période de prévention 2012-2015. Les prévenus :... Suite à lire ici : https://ahp.li/2cd28dc0b87af41077af.pdf
Précisions concernant le procès de l'entreprise "Terra fecundis".
Commentaire de Jean-Yves (qui a été présent les 4 jours 1/2 du procès) : Moment très intense,
rempli de tensions, et aussi d'émotions. C'est un moment fort dans la défense des droits des salariés, et pas seulement des salariés détachés puisqu'il s'agit d'un modèle social qui est dénoncé
dans ce procès. Il nous faut maintenant attendre le 8 Juillet pour savoir ce que décide le Tribunal. Ce délibéré est assez court, le Tribunal a dit qu'au vu des enjeux humains, sociaux, et économiques il était
important pour lui de se prononcer rapidement. Voilà donc le moment d'une étape. D'autres rendez-vous judiciaires sont déjà à l'agenda. Nous allons
continuer.
Travailleurs détachés de l'agriculture
Du 17 au 21 mai 2021 se tiendra à Marseille le plus grand procès de l’histoire du travail détaché dans l’agriculture française.
Cette procédure fait suite à une enquête ayant duré plus de dix ans. Elle met en évidence l’exploitation, l’inégalité de traitement et les conditions indignes de travail et d’hébergement
imposées aux détaché·e·s par les exploitations agricoles utilisatrices et l’entreprise de travail temporaire espagnole Terra Fecundis dans les régions Sud, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Chaque année entre 3000 et 5000 travailleur·se·s domicilié·e·s en Espagne sont acheminé·e·s par cette boîte d’intérim espagnole pour
venir travailler dans près de 500 entreprises françaises de l’agro-alimentaire implantées dans 35 départements. Ces salarié·e·s, principalement
originaires d’Amérique du Sud et d’Afrique, sont envoyé·e·s pour une durée indéterminée en France sans contrat en poche et sans information sur leurs droits. Suite de cet article à lire sur le site du Collectif de défense des travailleur·euse·s étranger·ère·s
dans l’agriculture : http://www.codetras.org/
Evolution du travail en agriculture dans les Bouches du Rhône
En 10 - 20 ans, la conception de l'emploi agricole a changé : elle glisse vers une grande précarité et vulnérabilité des travailleurs agricoles. Preuve :
le nombre de CDI est en baisse constante. Pourtant le volume d'activité n'a pas diminué dans ce domaine de l’agriculture. Avant, un même travailleur était employé en CDI pour s'occuper, par exemple, en arboriculture, de la taille l'hiver, de l'entretien des arbres au printemps, puis de la cueillette. Il y a toujours eu des saisonniers
mais ils venaient augmenter la capacité de travail d'une exploitation au moment du pic de travail, par exemple la cueillette des fruits. Aujourd'hui,
l'organisation du travail a changé. Les exploitants séparent les tâches au long de l'année et, au lieu de les faire se suivre, il les sépare
en « saisons ». A chacune de ces « saisons » est affecté un salarié en CDD. En un mot, il n'y a plus que des saisonniers : en gros, un par saison, justement ! et pour consolider cette précarisation
sur une même exploitation plusieurs structures juridiques sont mises en place. Ainsi, non seulement le salarié a un contrat de 4 mois (par exemple), mais, en plus, le renouvellement
du contrat pour 4 autres mois de travail se fait sur une autre structure juridique, ceci même s’il continue son emploi sur le même poste de travail. Un système
qui rend les travailleurs vulnérables. Ce nouveau système fait que les employés, jamais sûrs de demeurer sur une même exploitation, ont beaucoup
de mal à s'organiser entre eux comme tout travailleur doit avoir la possibilité de le faire. Et si un problème se pose, comment mobiliser autour de soi si l'équipe est perpétuellement changeante ? Chaque personne sait que si elle est repérée dans une contestation, dans un questionnement, vis-à-vis de l’’entreprise à la fin de son contrat elle n’aura pas de renouvellement.
De même le salarié sait que s’il n’est pas repéré comme performant il n’aura pas de renouvellement de son contrat de travail. Ainsi les salariés sont mis en concurrence entre eux. Cette manière de faire est à l’œuvre pour les salariés locaux, qui habitent ici à longueur d’année, ces personnes se voient proposer des contrats de travail de 4
mois. Elle est aussi à l’œuvre pour les salariés migrants. Le pire étant pour les salariés « détachés », eux, ils peuvent perdre leur travail d’une journée à l’autre.
Afin d’être sûr de ne voir aucune contestation, la délation est fortement conseillée. Si une personne ne dénonce pas et qu’il est évident
qu’elle devait savoir, elle subit le même sort ! Des mesures gouvernementales qui favorisent ce système. Les employeurs se protègent ainsi d’actions qui pourraient être tentées contre eux devant les Prud’hommes. Mais ils sont aussi incités à cette pratique
de contrats courts par un système de dégrèvement des cotisations sociales pour les contrats appelés « intermittents », c’est-à-dire pour les contrats de moins de 120 jours. Le gouvernement par
ce type de mesure incite donc les employeurs dans leurs pratiques. Ceci explique en très grande partie le fait que nombre de personnes ne veulent plus aller travailler en agriculture :
salaires plus faibles que dans les autres secteurs d’activité, pas de perspective d’évolution professionnelle, précarité, parfois mangement dur, problèmes de logement, … Jean-Yves Constantin
Le gel d'avril 2021 en viticulture et arboriculture dans les B du Rhône
Arbre à kiwi après le gel
Le gel a sévi fortement en ce début Avril. Comme toujours selon l’endroit le froid a été plus intense, et a duré plus longuement. Il s’agit d’une gelée noire. La gelée blanche donne une couleur blanche le matin du fait de l’humidité. La gelée est dite noire car il n’y a pas d’humidité
et après quelques heures les végétaux deviennent noirs. Souvent les gelées noires (de printemps) sont plus fortes, dans le cas présent jusqu’à -7 degrés. Le gel a sévi sur plusieurs jours et par endroit les plantes se mettent en « attente ». La vigne.
Dans les Bouches du Rhône, pour la vigne, il est trop tôt pour faire un bilan car on ne sait pas encore l'ampleur de l'atteinte. De plus les conséquences financières se
feront sentir en 2022, voire en 2023, la commercialisation ne débute que lorsque les raisins seront récoltés, la vinification faite… La caractéristique
de la vigne est la présence de bourgeons latents à la base des « coursons » sélectionnés au moment de la taille. Ces bourgeons latents ne se développent pas en condition habituelle de végétation,
mais s’il arrive un événement comme le gel, qui élimine les autres bourgeons, ils se réveillent. Souvent ils sont moins productifs. Donc pour le moment il faut attendre pour voir quelle réaction aura la vigne, même
si nous savons déjà que les vignobles touchés sont nombreux. Les autres cultures. En arboriculture se sont les abricotiers, les cerisiers, qui ont le plus souffert sur les endroits les plus exposés. Les pêchers sont touchés plus ou moins selon les secteurs. Les poiriers semblent
très touchés eux aussi, les pommiers sont touchés de façon différente selon les endroits et l’exposition. Quelques cultures légumières
ont, elles aussi, été prises par le gel. Mais ceci est un classique, les serres doivent protéger du froid, mais avec les serres « tunnels » la protection est plus aléatoire. Et l’enjeu est d’essayer
d’arriver tôt sur le marché avec des « produits primeurs », ce qui est une prise de risques. Il y a plusieurs manières de
tenter de se protéger lorsque le froid arrive : - Couvrir avec un voile d’hivernage type « P17 ».
Cela vaut pour les cultures légumières et permet de gagner plus ou moins 2 degrés. - Mettre des bougies. Le principe est
de faire du feu pour tenter d’augmenter la température. Il est possible de gagner entre 1 et 3 degrés. - L’arrosage.
Lorsque l’eau tombe elle gèle, un cocon de glace se met en place, le froid le plus intense se porte sur la partie extérieure de ce cocon de glace si l’eau continue de tomber. Il faut donc arroser jusqu’au dégel total.
Ceci permet de gagner 3 à 4 degrés. C’est sans doute la méthode la plus efficace si on dispose d’une capacité d'arrosage suffisante. -
Organiser un mouvement d’air. Cette technique est moins utilisée dans les régions planes mais plutôt lorsqu’il y a des effets de vallonnement. Les
assurances Certains exploitants sont assurés, mais les assurances nécessitent un effort financier… Les contrats sont complexes. Et puisque
seulement une partie des exploitations sont assurées (+/- 20% des surfaces dans les Bouches du Rhône) il n’y a pas « d’effet mutualisation » de groupe, ceci participe à rendre cette assurance récolte
couteuse. Jean-Yves Constantin
La période de gel d'avril 2021 (in "Le Monde" du 14 avril 2021
Figuier après le gel
Un viticulteur de Gironde explique… Au sommet de la petite commune
viticole de Barsac (Gironde) s’étalent les 25 hectares de vigne aux 150 000 pieds du domaine DoisyDaëne. Le copropriétaire Jean-Jacques Dubourdieu constate, vendredi 9 avril, les dégâts du gel sur les millions de premiers
bourgeons qui avaient entamé la phase d’éclosion. « Regardez, il n’y a même plus de vert. » Il siffle un coup sec. « Disparus. » A partir du mois d’avril et jusqu’aux saints de glace (du 11
au 13 mai), un vigneron ne dort pas tranquille, selon un dicton. Les nuits ont été particulièrement agitées début avril en raison d’un épisode de gel tardif qui a touché dix régions métropolitaines,
l’un des pires épisodes de ces dernières décennies. Mais, face à ces dégâts, « il n’est pas possible ni raisonnable
de donner des estimations » officielles, selon M. Abadie, « c’est trop tôt ». Contrairement à 2017, « là, on peut espérer quelque chose », veut croire M. Dubourdieu. Le quadragénaire, qui
travaille « depuis toujours » dans le vin, mise tout sur la deuxième manne. La manne, c’est quand le bourgeon fait une petite tige. Elle préfigure la grappe de raisin avant la floraison. Le gel n’a pas tué les pieds,
il a grillé la première pousse fructifère des bourgeons. Ici à Barsac, les pieds taillés en portent chacun une dizaine. Plus de la moitié sont morts. Mais une deuxième pousse s’annonce. Si elle ne gèle
pas à son tour, cette pousse assurera peut-être une demi-récolte à Doisy-Daëne, et « ce sera déjà bien », dit M. Dubourdieu. Charlotte Herzog (in "Le Monde" du 14 avril 2021)
Arboriculteurs et gel d'avril. Les arboriculteurs ont eux aussi présenté leur cahier de doléances au ministre. Sachant que les abricotiers sont les plus touchés. Ils souhaitent un report des annuités bancaires
sur cinq ans sans frais, un accès au PGE audelà de la date limite fixée à juin 2021, une prise en charge des cotisations sociales jusqu’à la récolte 2022 et une aide directe à la trésorerie. Ils
militent en outre pour un relèvement des taux d’indemnisation de 20 %, et un versement d’une avance des indemnités avant l’achèvement des récoltes, dans le cadre des calamités agricoles.
Dès le 8 avril, M. Denormandie a déclenché le dispositif des calamités agricoles. Le surlendemain, le premier ministre, Jean Castex, promettait « des enveloppes
exceptionnelles » et annonçait le déplafonnement du régime d’indemnisation des calamités agricoles. Mais seuls les arboriculteurs pourront en bénéficier. Non les viticulteurs, dont un tiers d’entre eux est assuré. […] Laurence Girard (in "Le Monde" du 14
avril 2021) * PGE prêts garantis par l’Etat.
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