Saurons-nous enfin entrer en dialogue pour accomplir la Parole de Dieu ? Je le crois : ce dialogue est une nécessité
théologique. Il est possible entre hommes de foi, et non seulement entre esprits éclairés. Je rends grâce aux Lumières d’avoir anticipé ce que la foi n’avait point donné : la paix. Mais il se
joue dans ce dialogue autre chose que la paix civile. C’est dévoyer l’interreligieux, se méprendre sur sa nature, que de lui assigner la mission éminemment politique de faire régner l’ordre. Le dialogue interreligieux
ne peut émerger comme tel que du cœur de notre foi, de nos traditions, de nos textes. Il sera donc inévitablement théologique, et d’une théologie dénuée d’arrières pensées : nul
n’a rien à vendre ni à échanger.
La pente sera dure, la gravir passe mes forces, mais
je n’errerai pas si je sais quelle est ma place, quel est mon nom, et que même mes tâtonnements et mes errances seront à la gloire du Très-Haut.
Dan Arbib
Cinq éloges de la rencontre
Albin Michel, 2015, p. 118.