Questions :
1) Sommes-nous OK avec cette formulation ? Sinon ?
2) Pourquoi faudrait-il
réparer l’Eglise ?
3) Qu’est-ce qui est le plus important ?
4) Qu’est-ce qui est le plus urgent ?
5)
Que faire ? Quel peut-être là notre rôle ?
6) En commençant par nous ?
7) Transhumances est un « lieu d’Eglise »,
cela nous donne-t-il une mission spéciale ?
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La formulation : Réparer ? Il est difficile de bien choisir le terme avant d'avoir fait
un diagnostic.
- 1. La crise actuelle dans l'Eglise : une chance.
La crise actuelle est salutaire, car elle est signe de vie. Elle va permettre d'avancer, de faire
des choix. L'Eglise subit le retour violent des recettes éculées qu'elle utilise et qui ne donnent aucun résultat. Il est temps de les revoir.
Ne pas restreindre la réflexion aux problèmes des abus sexuels dans l'Eglise
qui ne sont qu'une partie du problème, conséquence dramatique du cléricalisme. La face apparente de l’iceberg.
- 2. Ce que l'Eglise devrait être pour
se rapprocher de l'Evangile.
Si nous nous considérons l'Eglise actuelle, structure établie, il ne sera pas possible de réparer ce qui ne va pas. Partons plutôt de ce que l'Eglise devrait être
et dans ce cas "Reconstruire" est plus adapté. Quel esprit doit habiter l'Eglise ? Quelle mentalité doit-elle adopter ?
Nos souhaits :
- une Eglise fraternelle
- une
Eglise ouverte aux pauvres
- une Eglise Aimante
- une Eglise Servante
- une Eglise Pauvre.
Les chrétiens doivent aussi changer de mentalité, à commencer par nous à Transhumances.
"Mon lien avec l'Eglise, mon Eglise, c'est Transhumances. C'est ma paroisse.
Je suis fier de son itinérance, de sa transhumance, de sa fragilité.
Elle n'a pas de lieu : elle est pauvre." Mais est-elle suffisamment
« servante » ?
La morale chrétienne : comment peut-elle accompagner l'évolution du monde et coller à l'Evangile ?
- La morale donne un cadre nécessaire.
Mais faut-il condamner ceux qui n'y entrent pas ? Ou plutôt questionner le cadre, l'éprouver face à l'évolution de la vie ?
- La morale d'abord fondée sur l'Evangile, a changé ses fondamentaux au fil du temps
pour s'en éloigner de plus en plus. Les fondamentaux actuels doivent être questionnés à la lumière de l'évangile. Cf. Précepte de la morale naturelle : « Prendre soin de l’autre et de soi » !
Nos souhaits pour re-construire une morale chrétienne :
- Accueillir sans juger
- Ecouter sans imposer des normes.
- Accompagner sans moraliser.
- Parler un langage compréhensible
de tous pour notre époque et non dans un jargon.
Un modèle pour l'Eglise : le passage d'évangile sur la femme adultère. Jésus ne juge pas celle qui a franchi le cadre. Ou le passage
des disciples d’Emmaüs pour découvrir une vraie posture d’accompagnement qui n’est pas une « prise de pouvoir » !
N.B. La morale chrétienne ne se limite pas à la morale familiale,
elle est plus large (Doctrine sociale...)
Les questions à approfondir pour changer de "mentalité" :
Le cléricalisme, les ministères.
- Y a-t-il de la confiance
entre prêtres et laïcs ? Le soutien réciproque n’est pas assez à l’œuvre !
- La fonction de clerc a été sacralisée aux dépens du reste.
- Une réflexion est à
faire sur les ministères : ministère sacerdotal, ministère presbytéral. Ce qui est premier c'est le baptême. Nous sommes tous : "Prêtres, prophètes et rois."Les ministères sont divers dans l'Eglise et pas
tous réservés aux clercs. Certains sont ils plus importants que d'autres ou plus à développer en fonction de notre époque ?
- La liberté du chrétien.
Liberté et soumission.
Eduquer à la liberté, c'est préparer à la possibilité de prendre des risques. L'Evangile ne demande pas que l'on soit soumis.
Mais les points de vue sont différents
selon l'âge (générations) et l'éducation (sur quels genoux avons-nous appris l'Evangile ? Cf. le testament de Ch. de Chergé).
Ainsi beaucoup de pratiquants demandent à ce que la parole vienne d'en haut et attendent
tout du prêtre. De plus, dans la société, dès l'école, dès le caté, il faut entrer dans un moule. Il n'y a pas de co-construction donc pas de liberté.
Quand on s'en aperçoit, il y a risque
de réactions violentes. (Ex : Gilets Jaunes).
Se former.
La formation contribue à donner de l'assurance et de la crédibilité à celui qui se forme. Il est important de former tous
les chrétiens.
"Quand on n'a pas de formation ou pas de milieu qui te porte c'est difficile d'intervenir"
"La célébration de la Parole avec les enfants pendant la première moitié de la messe a été
supprimée car M. le Curé a jugé que la présence des enfants avec l'assemblée était nécessaire de bout en bout".
Il peut être fécond d'aller voir ailleurs, dans les autres confessions,
ne pas se refermer dans nos certitudes.
Autorité et bienveillance : il y a un équilibre à trouver.
Quelqu'un qui est autoritaire est critiqué. Quelqu'un qui est laxisme aussi.
Autorité
= autoriser, c'est donner des limites. L'interdit, c'est ce qui est l'inter-dit.
La bienveillance doit y prendre place, elle doit être « consubstantielle » de l’autorité.
Formation
des clercs.
Nous sommes d'autant plus ouverts et bienveillants envers l'autre que nous l'avons côtoyé, que nous le connaissons et le sentons proche. Si la formation des clercs est à revoir, à notre niveau, est-ce
que les paroissiens ont le souci d'inviter fréquemment leurs prêtres pour qu'ils se fassent proches de leur vie quotidienne et des problèmes de la société ?
Michée, 6,8 : "On t'a fait connaître,
ô homme, ce qui est bien ; Et ce que l'Eternel demande de toi, C'est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu."
Questions pour les prochaines
rencontres :
- Prêtres et laïcs, quels soutiens réciproques ?
- La place des femmes dans l'Eglise
- Le pouvoir dans l'Eglise : verticalité et horizontalité.
- Comment à Transhumances
peut-on être : aimants, servants et pauvres ? Revoir nos propositions ? Quelles célébrations pour le plus grand nombre ?
Faire passer ce compte-rendu aux paroisses, au diocèse et
au rassemblement des évêques en avril "Terres d'espérance".
A lire : "On attendait le Royaume et c'est l'Eglise qui est arrivée".
https://www.cathedrale-strasbourg.fr/homelie/jesus-annoncait-le-royaume-et-cest-leglise-qui-est-venu