Un ami de Louis Rouve rappelle un moment où ils ont été interpelés par des ouvriers Marocains sans-papiers que leur employeur n'avait pas voulu payer, contrairement aux engagements pris.
Jean-Yves nous donne son éclairage sur cette question.
Oui, cela a fait partie de nous sujets de conversation ! Et plus les personnes
sont précaires, plus les « ça profite » se régalent.
Ma position était
assez nette, si je prends des moyens semblables à ceux que je dénonce je ne
fais pas avancer la question.
J’ai tout de même
indiqué à quelques-uns, qu’un règlement permet d’éviter une colère collective
qui un jour ou l’autre se traduit pas une vengeance.
Une fois cela dit, il
y a des jours où il faut ruminer la déception, la colère devant le mépris, le
cynisme, l’absence totale de respect pour les personnes, …
Mais en même temps il
faut faire attention car parmi ces personnes sans foi et sans loi, il peut
aussi y avoir de la violence.
Avec Louis nous avions
convenu que dans de telles situation nous nous appelions, ainsi tous les deux
nous avions les éléments de la situation. Et si nous décidions d’aller
rencontrer l’employeur nous nous avertissions mutuellement… dans une 1/2h, dans
une heure je devrais t’appeler, sinon …
La plupart du temps
les employeurs (si cette appellation peut encore leur être attribuée !)
lorsqu’ils voient une telle démarche sont surpris, ils nient tout, mais en même
temps ils cherchent une issue. Cette issue peut être des menaces, des paroles
fortes, des cris, … ensuite il faut passer à la transaction !
Parfois cela demande
un peu de temps. Le fait d’entendre que des éléments ont été enregistrés pour
aller en justice aide à faire plier.
Cela fait des bonnes
histoires pour occuper les soirées d’hiver !
Dans deux situations
je n’ai pas obtenu de solutions, et je garde cela en tête ne sachant pas qu’en
faire. Ce gouffre apparemment sans fond du cynisme est abasourdissant. Il est
urgent de le savoir. Il est aussi urgent de contempler la capacité de bonté qui
habite tant de personnes rencontrées !